Nous sommes, Français et Tchèques, membres de cette Union européenne qui s´intègre , difficilement comme nous le savons, mais qui devient de plus en plus le cadre institutionnel commun à nos deux peuples.

L´actuel processus d´intégration ne devrait cependant nous faire oublier de quoi cette Union est constituée, de faire disparaitre dans les oubliettes de la mémoire le passé de nos nations. Autrement dit, en rappelant les Etats composant l'Union et leur passé, nous pouvons encore davantage apprécier l´effort qui consiste à les unir dans une structure supranationale.

Le pays que je représente ici est un Etat tout neuf et son nom – qui s´impose petit à petit – la Tchéquie est un néologisme ainsi que son équivalent tchèque lui-même. Mais comment faire autrement, alors qu´il n´existe pas de nom géographique commun pour désigner un Etat constitué de régions historiques unies dans les frontières pratiquement inchangées depuis les temps immémoriaux et qui s´appelaient Royaume de Bohême, Margraviat de Moravie et, du moins en partie, Duché de Silésie.

Ce nom commun pourtant existe – et cela aussi depuis les temps immémoriaux: Les „pays de la couronne de Saint Venceslas“, selon le duc, martyr à cause de sa foi chrétienne, qui, au 10e siècle, réussit à consolider son Etat et à définir sa relation avec ses voisins, en particulier avec l´Allemagne. Nous en sommes voici donc à l´importance du jour que nous fêtons aujourd´hui.

Cette fête nous permet de rappeler le cadre institutionnel au sein duquel se déroule notre histoire depuis plus de mille ans, cadre respecté même alors que les pays dont est constitué notre Etat faisaient partie d´ensembles plus vastes. Cette fête nous permet aussi de rappeler qui nous sommes. Et c´est uniquement en sachant qui on est que l´on peut devenir un véritable partenaire des autres.

 

Michal Fleischmann, Ambassadeur